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Le marché immobilier du Canada baisse : une baisse de 22 % des mises en chantier en novembre

A group of engineers standing against concrete wall on construction site, holding blueprints. Copy space.
Source: Getty Images / Unsplash

Le marché immobilier canadien a connu une contraction significative en novembre, avec une chute de 22 % des mises en chantier par rapport au mois précédent. Cette baisse abrupte met en lumière les défis auxquels est confronté le secteur, notamment des taux d’intérêt élevés et une pénurie de main-d’œuvre qualifiée, qui perturbent les délais de construction et freinent les perspectives de croissance.

Une forte baisse de la construction de logements

En novembre, le taux annualisé, corrigé des variations saisonnières, des mises en chantier de logements est tombé à seulement 212 624 unités, marquant un recul spectaculaire par rapport au chiffre révisé à la baisse de 272 264 unités en octobre. La baisse a été beaucoup plus prononcée que ce qu’avaient prévu les économistes. Un sondage mené par Reuters prévoyait une baisse à 257 100 unités, indiquant que la baisse du marché a dépassé les attentes.

En outre, la diminution a été causée par des baisses dans les deux segments du marché : les logements urbains à plusieurs unités et les maisons unifamiliales détachées en milieu urbain. Plus précisément, les mises en chantier de maisons unifamiliales dans les zones urbaines ont connu une augmentation modeste de 7 %, pour atteindre un peu plus de 44 000 unités, tandis que les mises en chantier de logements multiples ont enregistré une baisse plus prononcée de 27 %, pour atteindre 151 297 unités.

Kevin Hughes, économiste en chef adjoint à la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), a souligné que “la baisse notable du taux de mises en chantier de logements en novembre… ne devrait pas être une surprise majeure et reflète des conditions économiques plus contraignantes impactant les délais de construction.”

Implications pour l’accessibilité au logement et l’offre

La baisse des mises en chantier de logements survient dans un contexte de détérioration de l’accessibilité au logement au Canada. Selon les données de la Banque du Canada, le troisième trimestre de 2023 a été témoin de la pire accessibilité au logement depuis 1982. Cela est largement dû au taux d’intérêt de référence de la Banque du Canada, actuellement fixé à 5 %, ce qui représente une augmentation significative de 4,75 points de pourcentage depuis mars 2022.

Malgré les chiffres sombres de novembre, la tendance, qui est une moyenne mobile sur six mois des taux annualisés ajustés pour tenir compte des variations saisonnières, a connu une légère augmentation de 0,7 %, pour atteindre 257 777 unités. Cela indique une légère augmentation des mises en chantier de logements, ce qui pourrait suggérer une certaine résilience sur le marché. Cependant, la SCHL a averti que la tendance globale en matière de mises en chantier devrait rester morose à court terme, l’organisation affirmant que le Canada a besoin de 3,5 millions de nouveaux logements supplémentaires pour répondre à la demande de construction prévue.

Variations régionales et perspectives futures

L’impact de la baisse des mises en chantier de logements n’a pas été réparti de manière égale à travers le Canada. Des villes importantes telles que Montréal, Toronto et Vancouver ont connu certaines des baisses les plus importantes, avec une baisse totale des mises en chantier annualisées et corrigées des variations saisonnières de 30 % à Montréal et de 39 % à Toronto et Vancouver. Les mises en chantier rurales, en revanche, étaient estimées à un taux annualisé corrigé des variations saisonnières de 17 261 unités.

Pour l’avenir, la SCHL prévoit des taux de démarrage plus lents dans les mois à venir, attribuant cela à des conditions d’emprunt difficiles et des pénuries de main-d’œuvre persistantes. Cela s’inscrit dans la tendance plus large du resserrement économique et des défis au sein de l’industrie de la construction.

Ventes et prix des logements au Canada montrent des tendances variées

En même temps que la baisse des mises en chantier de logements, les ventes de logements au Canada ont également chuté de 0,9 % d’octobre à novembre, et ont enregistré une baisse de 0,9 % sur une base annuelle. L’indice des prix des logements a reculé de 1,1 % sur le mois, mais a progressé de 0,6 % sur une base annuelle. Le prix de vente moyen national, cependant, a défié la tendance à la baisse, enregistrant une augmentation de 2 % sur un an.

Ces indicateurs mixtes reflètent un marché immobilier complexe où diverses forces, y compris les contraintes d’approvisionnement, les taux d’intérêt élevés et l’évolution de la demande, sont à l’œuvre. La légère augmentation de l’Indice des prix des logements annuel suggère qu’en dépit des fluctuations mensuelles, il y a toujours une certaine force sous-jacente dans les valeurs immobilières à long terme.

En résumé, le marché immobilier canadien est confronté à une période d’ajustement, avec des défis importants impactant à la fois les segments de la construction et des ventes. Alors que les conditions économiques continuent d’évoluer, les intervenants du marché immobilier surveilleront de près ces tendances afin de déterminer la direction future de l’accessibilité au logement et de l’offre au Canada.

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